Culture, entretien et taille de l'asiminier trilobé, Paw Paw
“Les Indiens d’Amérique, pour qui l’asiminier est un arbre sacré, nous disent qu’il nous apprend la patience, qu’il faut lui parler.” Citation
Santé et sagesse de la terre Les fruits oubliés – Raphaël Colicci
Nous sommes parmi les premiers pépiniéristes à avoir proposé des asiminiers trilobés et accompagné la création de vergers professionnels de Pawpaws (nom américain de l’asiminier) en France. C’est une grande joie de retrouver aujourd’hui ce fruit incroyable et inconnu il y a encore quelques années dans les Biocoops et sur les stands des producteurs que nous avons fournis. Forts de tous les retours d’expériences et des informations recueillies au cours de toutes ces années, nous vous accompagnons dans le choix, la plantation et la culture de nos plants d’asiminiers en pots.
Comment pousse l'asiminier ?
Facile à cultiver, l’asiminier trilobé est exporté dans le monde entier. C’est un arbre de petite taille mesurant habituellement entre 4 et 6 mètres. A l’état sauvage, on le retrouve à l’ombre des grands arbres dans les forêts des USA où il peut atteindre 10 mètres pour percer le sous bois et trouver le soleil.Sous nos latitudes, et surtout sur le pourtour méditerranéen, nous vous conseillons de protéger le jeune plant du soleil direct afin d’éviter les brûlures de son feuillage.
Il a des allures exotiques du fait de ses feuilles caduques, longues, allongées et pendantes qui prennent une très belle teinte jaune en automne.
Ses fleurs, orientées vers le bas, apparaissent sous forme de bourgeons dès le mois de juillet qui précède leur ouverture en avril.
Étant donné sa floraison tardive à partir du mois de Mai dans la partie nord de la France et de l’Europe, la fructification de l’asiminier ne souffre pas des gelées tardives. On a pu observer au sein du conservatoire et chez nos clients que les fleurs résistent bien à des gels brefs et s’épanouissent même après de grands froids. Chaque fleur, une fois fécondée, peut produire des régimes de 3 à 7 fruits.
Quelle est sa taille adulte ?
La taille adulte du Paw-paw va dépendre de la profondeur de sol car, dans la plupart des cas, l’asiminier s’installe sur une racine pivot. Un bon enracinement est très important, il faut prévoir un trou de plantation avec une bonne profondeur d’environ 60/80cm. Chez les clients de la pépinière qui ont planté des asiminiers dès 2009 on retrouve des arbres pouvant atteindre 5 mètres, en forme libre, en fond de vallée avec sol frais et profond en Savoie, comme 2 à 3 mètres dans le Sud là où il y a peu d’eau et peu de profondeur sans que nous ayons constaté une baisse de fructification.
Suite à certains problèmes rencontrés avec les installations sur pivot dans les terrains avec peu de profondeur, nous avons décidé de commercialiser des plants dépivotés qui apportent grande satisfaction et une bonne alternative dans ce type de terrains. Il faudra pour ce type de plants être un peu plus vigilant sur l’arrosage.
Comment planter son Pawpaw ?
Période de plantation :
On plante avec succès les Pawpaws en période de repos végétatif et hors-gels. Ceux qui reçoivent leurs plants lorsqu’il gèle les conservent en serre ou abri non chauffé pour les mettre en terre au printemps, en mars, juste avant le départ de la végétation.
Choix de l’emplacement :
L’asiminier doit être planté en pleine terre, il ne supporte le pot que sur une faible période.
Il faudra penser à la taille de l’arbre adulte qui peut atteindre 3 mètres de largeur et 4 à 6 mètres de haut. D’une façon générale, prévoir une distance de plantation entre deux arbres d’environ 3 mètres.
Exposition :
L’asiminier aura une meilleure production en situation ensoleillée car, même s’il tolère l’ombre, une situation fortement ombragée réduira fortement sa production. Une exposition plein soleil va lui permettre de prendre une forme pyramidale qui le fera entrer en production rapidement.On veillera à protéger les jeunes arbres du soleil direct en été, les 3 premières années, afin d’éviter les brûlures.
Quand récolter les fruits de l'asiminier ?
La mise à fruit se fait pour un asiminier greffé entre 3 et 5 ans après la greffe. C’est donc un arbre qui demande de la patience ! mais celle-ci est vraiment récompensée. Il n’est pas rare que nos clients nous appellent ou nous envoient un mail pour nous faire part de leur joie lors de la cueillette puis de la dégustation de leurs premiers fruits : “le goût est tellement incroyable, la texture, l’odeur, tout ! ce fruit ne ressemble à aucun autre, cela valait vraiment le coup d’attendre !”
Selon la variété et la région dans laquelle elle est plantée, la maturité des asimines peut s’étaler de fin-août voir légèrement plus tôt dans le sud de la France, jusque début novembre.
Les asimines présentent sur un même plant ne mûrissent pas toutes en même temps, leur maturité s’échelonne généralement sur 2 à 5 semaines. Pour savoir si le fruit est mûr, il y a la délicieuse odeur qu’il dégage, son changement de couleur (certaines asimines restent vertes mais c’est rare) et évidemment le fait de toucher le fruit pour sentir celui qui est en train de se ramollir et se détache le plus facilement. Dans les vergers de production les agriculteurs tendent des filets pour récolter tous les jours les asimines tombées dedans. Dans un verger familial, on peut étaler de la paille en tapis épais au sol et faire un passage journalier pour récolter les asimines tombées dessus.
Si les fruits n’ont pas de choc et ne sont pas trop mûrs ou abimés ils peuvent se conserver 2 à 3 semaines au réfrigérateur.
Quelle variété de Paw-Paw choisir ?
La priorité lorsqu’on plante un arbre fruitier est de déguster de délicieux fruits sans attendre 10 ans n’est ce pas ?
C‘est pour cela que les variétés d’asiminiers que nous proposons sont greffées sur des portes-greffes issus d’asiminiers de semis afin de favoriser une bonne vigueur, une mise en production rapide et connaître les caractéristiques des fruits à venir : précocité, taille du fruit, qualités gustatives, productivité, quantité de graines.
Si vous ne plantez qu’un seul asiminier il faudra se diriger vers une variété autofertile comme Sunflower, Prima, Georgia, Kentucky Champion et Shenandoah.
Si vous avez plus de place dans votre jardin ou votre verger, vous pouvez choisir parmi toutes les autres variétés présentent dans notre catalogue, pourvu que vous installiez minimum 2 plants de variétés différentes. Les critères pour le choix sont généralement la date de maturité des fruits ainsi que la saveur, le calibre et le nombre de graines. Lorsque vous faîtes votre choix et hésitez entre 2 variétés, nous vous suggérons de regarder les précocités des variétés, afin de pouvoir récolter des fruits sur une période la plus longue possible.
Toutes les variétés que nous avons sélectionnées pour notre catalogue l’ont été avec notre ami Benjamin Baqué, membre du jury du Pawpaw festival aux Etats Unis, co-auteur du livre “L’asiminier trilobé Comment cultiver des mangues du nord dans votre jardin”. Benjamin est proche des sélectionneurs Jerry Lehman, Cliff England, Neal Petterson et de la Kentucky State University KSU (qui a lancé un programme d’amélioration des asiminiers il y a déjà 30 ans). C’est suite à nos échanges ainsi que nos dégustations et observations dans des vergers de production d’asimines en Italie que nous avons composé la sélection que nous vous proposons.
Quel type de sol et de terre préfère l'asiminier trilobé ?
L’asiminier poussant à l’état naturel dans les sous-bois avec des sols frais, riches et légèrement acides, on privilégiera des sols profonds, avec une bonne réserve en eau et un bon drainage afin de répondre aux exigences de son système racinaire.
Les sols caillouteux et très secs devront être fortement améliorés, avec un apport de compost, sinon les plants ne donneront pas de bons résultats.
La culture en pots est à déconseiller car elle ne permettra pas un bon enracinement et un bon développement de l’arbre.
Quel engrais faut-il privilégier pour le Paw Paw ?
Nous privilégions, et ce pour toutes les plantes que nous proposons, une fertilisation naturelle. Dans le cas spécifique de l’asiminier trilobé, l’amendement consistera à arroser avec du purin d’ortie et du purin de consoude la première année, en 2 fois : au démarrage puis 2 mois après, avec un bon paillage au pied. Les années suivantes on mettra du fumier décomposé au pied, au mois de mars.
Dans le cas d’une fertilisation par engrais, un NPK 20-20-20 sera adapté une fois par an au mois de mars.
Arrosage, taille et soins de vos plants d'asiminiers
L’asiminier n’est pas un arbre résistant à la sécheresse.Sur le pourtour méditeranéen, si un sujet perd ses feuilles par stress hydrique, il ne repartira pas, contrairement à d’autres espèces qui ont une tolérance aux manques d’eau occasionnels. Vous devrez donc rester particulièrement vigilants lors des périodes sèches et lui apporter un minimum de 20 litres d’eau par semaine, soit 1 arrosoir, en 1 fois. L’arrosage au goutte à goutte est à proscrire pour les jeunes plants. Durant les 2 années qui suivent la plantation, il faudra que le sol ne se dessèche pas au risque de freiner ou stopper temporairement la croissance. Pour cela un paillage conséquent qui maintient le sol frais ainsi que des arrosages réguliers seront nécessaires.
Une attention particulière devra également être apportée aux dégâts causés par les escargots sur les troncs des jeunes plants d’asiminiers. Nous avons découvert à maintes reprises, lorsque de jeunes asiminiers dépérissaient, que tout le tour du tronc à avait été “dégusté” à sa base par les gastéropodes. Il faut dire que le paillage que nous recommandons d’étaler généreusement au pied pour éviter les désherbages et le stress hydrique est une cachette et un habitat pour ces derniers, nous vous conseillons donc de rester vigilants lorsqu’ils sortent après les pluies.
Afin d’apporter les meilleurs soins à vos jeunes plants d’asiminiers durant les premières années nous validons la solution proposée par Benjamin dans son ouvrage : un système de TubeX posé autour du tronc et d’un tuteur et qui va permettre un bon développement en accélérant la croissance du fait d’un micro-climat créé par l’ombre et l’humidité qu’il préserve autour du tronc.
Concernant la taille, on pourra, à la fin de l’hiver, couper les branches trop basses et celles qui se croisent. L’arbre peut également être taillé en hauteur et en largeur mais sa pousse étant lente, le jardinier et l’arboriculteur se poseront rarement ces questions les premières années. Il est à noter que certaines variétés ne tolèrent pas les tailles sévères tandis que chez d’autres, elles provoquent un regain de croissance, nous abordons ce point, lorsque une variété est concernée, dans sa fiche descriptive.
N’hésitez pas à nous partager vos avis, observations et découvertes avec l’asiminier trilobé, c’est toujours d’une grande richesse et cela nous permet de rester en contact !